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12/09/2005

Claude Pecheux (FUCaM): Une femme parmi les hommes

Quand on se penche sur le profil-type du prof d' unif, on s'imagine tout de suite un homme d'un certain âge, aux tempes grisonnantes et au costume bien soigné. Pourtant, parmi ceux-ci, Claude Pecheux a réussi à s'imposer de main de maître au sein des FUCaM. Comment une jeune femme a-t-elle su trouver sa place dans ce monde académique où les hommes sont encore et toujours en majorité? Explication.

GUIDO: Pourquoi avoir choisi des études en Sciences de Gestion?
Claude Pecheux
: Les études en Sciences de Gestion restent des études très variées et donnent une grande ouverture vers toute une série de matières et de disciplines. Tout en restant un diplôme universitaire, elles offrent une grande palette de cours, dans mon cas, spécialisés en marketing.

Un campus convivial

GUIDO: Que retenez-vous de cette période?
Claude Pecheux
: Je n'en retiens que du bon, ce sont les plus belles années de ma vie, sans aucun doute! Les étudiants ne s'en rendent peut-être pas forcément compte quand ils sont en plein dedans, mais les études figurent parmi les périodes les plus agréables d'une vie. Les FUCaM sont une petite université (elles forment aux sciences de gestion, à l’ingéniorat de gestion, aux sciences politiques et aux sciences humaines et sociales), le campus reste donc assez convivial, il y a pas mal de contacts entre les gens, entre les professeurs et les étudiants, il y règne donc une ambiance très agréable.

GUIDO: Vous étiez alors active dans le folklore de l'époque?
Claude Pecheux
: Je suis baptisée, comme une grande partie des étudiants de l'époque. Ce qui n'était pas une mince affaire à Mons à l’époque! Je me suis bien amusée durant mes études tout en ne m'impliquant pas trop dans les cercles et autres activités. Ça reste un excellent souvenir. D'ailleurs, j'ai connu beaucoup de mes amis actuels durant les festivités de bleusailles!

GUIDO: Notez-vous un certain changement dans les rapports entre les étudiants et les professeurs maintenant que vous êtes de l'autre côté de la barrière?
Claude Pecheux
: Les moyens technologiques actuels font que les étudiants ont des démarches que je n'aurais jamais imaginées lors de mes années d'études. A l'heure actuelle, je reçois beaucoup d'e-mails qui m'interpellent sur tel ou tel sujet. Il est clair que je suis toujours à l'écoute des étudiants et que mes portes leur restent ouvertes, mais lorsque j'étais étudiante, je dois dire que je mettais plus de gants pour contacter un professeur, il y avait plus de distance que maintenant. Ce qui peut être vu de façon positive comme négative; il est important que les professeurs soient proches des étudiants, mais c'est un peu plus dérangeant lorsque l'on reçoit trente e-mails qui demandent une réponse dans la minute. Les étudiants ont évolué en même temps que la société. Pour l'anecdote, il y a quinze ans, pratiquement personne n'avait de voiture alors que maintenant, comme vous avez pu le constater, le campus en est rempli.

De la recherche proche de la réalité

GUIDO: Cette carrière de prof d' unif: une vocation?
Claude Pecheux
: Je ne m'étais jamais posé la question de savoir si je voulais devenir professeur d'université ou pas. En fait, j'ai fait un mémoire orienté vers la recherche et le jour où j'ai défendu celui-ci, le professeur Christian Derbaix (le responsable du département marketing) m'a invité à poursuivre cette recherche aux FUCaM. J'ai donc immédiatement été plongée dans le bain de la recherche avec ce nouveau projet. Deux ans plus tard, un poste d'assistant s'est libéré, et j'ai de nouveau accepté ce challenge. J'ai ensuite obtenu une bourse qui a financé mon doctorat pendant trois ans, comprenant une année aux Etats-Unis.

GUIDO: On note chez vous une nette préférence pour la recherche…
Claude Pecheux
: Mes recherches sont aussi bien en lien avec l'actualité que la pratique, je me focalise en effet essentiellement sur la publicité des enfants, au niveau de la réglementation, de la protection, … Je n'ai donc pas l'impression de faire des recherches qui sont isolées de la réalité, ce qui est primordial pour moi. D'un autre côté, même si la recherche représente toujours mon intérêt premier, j'ai appris à apprécier de donner cours. Ce qui n'est pas évident lorsque l'on n'a fait que de la recherche durant quelques années.

GUIDO: Vous êtes également responsable du département marketing des FUCaM, quelles sont les responsabilités que cette fonction inclut?
Claude Pecheux
: Il faut gérer le département au jour le jour, le représenter auprès de certains organes de décision. Il faut beaucoup consulter pour arriver à une position représentative des points de vue. Mais, dans notre département, cela se passe bien.

Etre une femme

GUIDO: A la différence d'un grand nombre de vos collègues, vous êtes relativement jeune, cela vous a-t-il posé quelques problèmes?
Claude Pecheux
: C'est à la fois un avantage et un inconvénient. J'ai commencé ma carrière en enseignant en horaire décalé. J'étais alors plus jeune que mon auditoire et c'était loin d'être un avantage, encore plus si on est une femme. Je pense que certains réflexes un peu machistes subsistent encore. Etre jeune et une femme de surcroît, cela nous oblige à en faire deux fois plus pour dompter un auditoire. Mais, avec les années d’expérience, cela va mieux.

GUIDO: Que faire pour être un bon prof d' unif?
Claude Pecheux
: Pour être un bon prof, il faut d'abord être un excellent chercheur. C'est cet aspect qui différencie les profs d' unif des autres profs. Mais, malheureusement, de très bons chercheurs n'arrivent parfois pas à faire passer leur message, il faut donc être aussi un bon pédagogue. Si la matière ne passe pas dans les grands auditoires, cela se voit immédiatement. Il ne faut pas être coincé dans sa bulle, il faut donc être au courant de l'actualité, ce qui permet de faire des ponts entre sa matière plutôt théorique et d'autres choses. Un bon prof doit également se faire aimer et se faire respecter par son auditoire.

GUIDO: Vous donnez cours dans des petits comme dans des grands auditoires. Est-ce évident d'y avoir la même interaction?
Claude Pecheux
: C'est évidemment plus difficile dans les grands auditoires de 150 personnes. Certains sujets d'actualité ou des liens plus concrets donnent l'occasion d'interagir avec les étudiants. L'important est de capter son auditoire, d'établir des contacts avec les étudiants et de trouver un juste milieu: essayer de se faire respecter tout en plaisantant avec son auditoire, en créant une interaction. On est sur un fil à certains moments, on est beaucoup plus en représentation devant un grand parterre d'étudiants que dans un séminaire de dernière année.

GUIDO: Quels conseils donneriez-vous aux étudiants pour réussir votre examen?
Claude Pecheux
: Que ce soit pour un de mes cours ou un autre, je leur dirais de prendre du recul par rapport à la matière, il ne faut en effet pas se contenter d'étudier. Il faut aussi être capable de faire des liens entre les différents aspects d'une même matière ou même entre différents cours.

GUIDO: Et à un étudiant désireux de se lancer dans la recherche?
Claude Pecheux
: En premier lieu, il faut être motivé et se rendre compte que la recherche est quelque chose de très prenant. Je lui ferais lire quelques bons papiers scientifiques en bibliothèque grâce auxquels il pourrait exercer une vision critique. La vocation de la recherche doit venir après avoir lu certains articles qui donnent l'envie de faire la même chose.

Sébastien Daloze


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