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11/08/2008

RUDY LÉONET : «L'IAD ressemblait à tout sauf à une école!»

Grand passionné de radio, le directeur de PureFM a bien évidemment opté pour des études à l'Institut des Arts de Diffusion (IAD). Nous l'avons donc rencontré afin d'en savoir plus sur son parcours étudiant.

Rudy Léonet : Je voulais absolument faire l'IAD, notamment à cause de deux animateurs de radio qui avaient suivi ce cursus. J'avais cela en tête depuis un certain nombre d'années. J'étais déjà un passionné de radio dont j'étais un grand consommateur en tant qu'auditeur. Comme je me sentais plus l'âme d'un concepteur ou d'un faiseur que d'un fabricant dans la chaîne de production, j'ai choisi l'option radio/télévision.

Deux clans

GUIDO: L'examen d'entrée de l'IAD est réputé pour sa difficulté. Ne fallait-il pas déjà avoir quelques notions de radio avant de se lancer dans ces études?
Rudy Léonet : A l'époque, l'école se trouvait à côté du Parc du Cinquantenaire, dans une sorte de grande maison de maître. Cela ressemblait donc à tout sauf à une école. Il y avait donc très peu d'étudiants et les examens d'entrée étaient donc hyper durs. On sabrait énormément. Je me souviens même d'un certain nombre de gens plus âgés que moi qui ont tenté de passer l'examen après avoir fait autre chose auparavant et même certains avec une petite expérience professionnelle. Je n'avais donc pas beaucoup d'espoir!

GUIDO: Pourtant, vous avez été admis dès le premier essai!
Rudy Léonet
: Ce qui était vraiment bien, c'est que le jury qui s'occupait des examens d'entrée ne cherchait pas à savoir quelles étaient déjà les qualifications des personnes présentes, ce n'était pas un entretien d'embauche. C'était plutôt un test de motivation. Quand ils ont vu débarquer ce mec de 17 ans qui savait exactement ce qu'il voulait faire et pas autre chose, ils m'ont pris, non pas à cause de mon CV mais à cause de mon extrême motivation à suivre ce cursus. Ça m'a vraiment boosté d'être jugé sur mon envie plutôt que sur mes capacités.

GUIDO: Vous souvenez-vous de vos premiers pas à l'IAD?
Rudy Léonet
: Je débarquais de ma campagne et je ne connaissais personne. L'école m'a en fait ouvert non seulement les yeux et l'esprit, mais aussi beaucoup de carnets d'adresse pour rencontrer des gens et avoir l'opportunité de me présenter et de faire valoir ce que j'avais envie de faire. Sans ça, je n'y serais pas arrivé, c'est sûr.

GUIDO: Vous découvriez donc en même temps la ville de Bruxelles, encore inconnue pour vous…
Rudy Léonet
: On se voyait énormément entre nous en-dehors des cours. Et tout était prétexte à être mis en perspective par rapport à ce que l'on voyait aux cours et à ce que l'on voulait en faire. On traînait beaucoup du côté de la Porte de Namur et du Cinquantenaire.

GUIDO: Comment qualifieriez-vous la faune de l'IAD? A quoi ressemblaient les étudiants d'alors?
Rudy Léonet : Il y avait deux espèces de clans à l'IAD: des gens qui avaient le goût d'une culture que je qualifierais de légère et qui ambitionnaient d'interviewer des chanteurs et de faire ce que l'on appelle aujourd'hui de l' infotainment: traiter des choses sérieuses avec un peu de légèreté. Un groupe dont je faisais partie, on était pas très nombreux. A côté de ça, il y avait des gens qui avaient une ambition nettement plus artistique, qui avaient une démarche qui s'inscrivait dans un processus plus personnel. Des étudiants qui voulaient absolument faire leur propre film. Et beaucoup n'y sont pas arrivés évidemment! Il y a aussi beaucoup de gens qui se dirigent vers des études artistiques pour de mauvaises raisons. Certains s'imaginent que ce sera de la rigolade alors que c'est loin d'être le cas. J'ai vu beaucoup de gens se faire refuser l'accès à la deuxième année parce qu'ils prenaient cela trop à la légère.

GUIDO: Etiez-vous un étudiant sérieux?
Rudy Léonet
: J'étais un étudiant motivé, et donc sérieux, surtout dans les travaux pratiques par rapport aux cours plus théoriques. De toutes mes études, je pense qu'il n'y a qu'un cours que j'ai bloqué parce que je n'avais pas le choix, c'est l'Histoire du Cinéma.

Payé pour écouter des disques

GUIDO: A quel moment est née votre vocation pour la radio?
Rudy Léonet
: En fait, vers l'âge de 14 ans, je me suis rendu compte qu'il existait des gens qui étaient payés pour écouter des disques. Je me suis dit: «Moi, je veux faire ça!». Aujourd'hui, je suis encore payé pour écouter des disques! Mais pas que ça évidemment. Cela reste le moment le plus agréable de mon métier.

GUIDO: Vous avez même officié au sein d'une radio suisse…
Rudy Léonet
: Il était prévu que l'on fasse des stages à l'étranger durant nos études. Je me suis donc retrouvé pendant quinze jours à Genève dans une radio suisse-romande, Couleur3. Le patron m'a ensuite proposé de travailler en tant qu'animateur pendant les deux mois d'été.

GUIDO: Avez-vous des regrets par rapport à votre séjour à l'IAD?
Rudy Léonet
: Oui, enfin des regrets qui n'ont pas un rapport direct avec les études mais avec les circonstances dans lesquelles je les ai suivies. L'IAD se trouve désormais à Louvain-la-Neuve. Et moi, j'ai connu le déménagement. J'ai fait ma première et ma deuxième année à Bruxelles, dans cet esprit un peu famille. Certains cours se donnaient même au café à côté de l'école! Par contre, dès le moment où l'école a déménagé, on a tous eu l'impression qu'elle s'industrialisait un peu. Elle est devenue beaucoup plus visible et donc plus attractive.

GUIDO: Y a-t-il quelque chose que vous retenez de ces années d'études?
Rudy Léonet
: On organisait chaque année la journée 'radio' qui n'émettait que dans l'immeuble! Sauf une année où on a pu prendre place dans les locaux de Radio Louvain-la-Neuve et donc émettre pour toute la ville. J'avais prévu d'inviter Patrick Juvet (une grande star à l'époque) pour l'occasion. Tout le monde, les profs y compris, s'est foutu de ma gueule car ce n'était pas un sujet sérieux et ils étaient convaincus qu'il ne viendrait jamais se perdre à Louvain-la-Neuve. J'étais persuadé qu'il allait venir. Pourtant, l'émission a commencé sans lui et avec trois spectateurs dans la salle. Au moment de dire bonjour, je le vois arriver en courant et s'asseoir en s'excusant. Personne n'en est revenu et très vite, les gens sont arrivés dans le studio qui est rapidement devenu blindé de monde! Après une telle expérience de stress, tu te dis que jamais tu ne recommenceras ce genre de choses. Et pourtant, cette adrénaline, tu finis par la rechercher tout le temps.

GUIDO: Retenez-vous un souvenir particulier de votre mémoire de fin d'études?
Rudy Léonet
: J'ai fait mon mémoire sur la programmation de la musique de variété à la radio. Il n'y avait pas de bouquin là-dessus évidemment. J'ai donc été interviewer des gens à RTL, à Europe 1, à la RTBF, … Et les seuls qui fonctionnaient avec un système de playlist à l'époque, c'était Radio Cité, une radio qui n'émettait que le week-end et qui offrait un flux musical avec un confort d'écoute FM stéréo, quelque chose de révolutionnaire à l'époque. J'ai donc rencontré Marc Moulin, le directeur de la radio, afin d'en savoir plus sur ce système de playlist. Au bout de l'entretien, il m'a proposé de commencer à bosser pour eux! Un job qui consistait à répondre aux concours et décrocher le téléphone. Ensuite, de fil en aiguille, on m'a confié de plus en plus de responsabilités jusqu'à me rendre indispensable.

GUIDO: Etes-vous parfois nostalgique de cette période?
Rudy Léonet
: Il m'arrive d'être nostalgique de mes années d'études, surtout en ce qui concerne les personnes que j'ai perdues de vue. Maintenant, j'ai parfois des nouvelles d'entre elles grâce à Facebook!

(SD)


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